Les fiches d'organisation de la Protection Juridique
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Lors de la présentation des fiches d’organisation, la direction a annoncé aux salariés qu’ils devront désormais assurer une ouverture permanente de 8h à 19h.
La raison invoquée est celle de la satisfaction client sans que la direction n’ait pu réellement démontrer, en amont, les véritables besoins des assurés. En réalité, ces besoins devront être identifiés au fil d’expérimentations dont les collaborateurs essuieront les plâtres.
C’est surtout oublier que tous les salariés d’APJ et de DAS se sont investis depuis plusieurs années pour porter les projets de la direction avec succès. Ils sont les garants de la satisfaction client dont ils connaissent parfaitement les enjeux.
L’équilibre vie privée-vie professionnelle – pourtant si cher aux rédacteurs du statut commun – est aujourd’hui gravement menacé.
A ce jour, la direction ne propose aucune solution aux collaborateurs qui éprouveront les pires difficultés à exercer leur activité dans une telle amplitude horaire, voire à ceux qui seront dans l’impossibilité totale d’assurer ces permanences.
Plus globalement, les interrogations restent nombreuses : comment seront organisées ces permanences ? Qu’en sera-t-il des temps partiels ? Quelles responsabilités pour les managers dans l’organisation de leur équipe et notamment dans l’attribution des congés ? etc. Ce manque de clarté patent risque fort de laisser place à une ambiguïté propice à tous les questionnements.
Les Organisations Syndicales signataires de l’accord temps de travail feignent aujourd’hui de s’étonner du contenu des fiches d’organisation dont elles étaient pourtant les grandes partisanes lors des négociations relatives au statut commun.
La CFE-CGC ne pouvait se satisfaire de la signature d’un chèque en blanc en l’absence des fiches d’organisation qui auraient dû être communiquées aux négociateurs en même temps que les projets d’accord (importance de la connaissance par unité de travail des plages horaires, des formules d’aménagement du temps de travail, de l’utilisation des semaines hautes et basses d’annualisation du temps de travail etc.).
Lasse des polémiques qui minent les salariés, la CFE-CGC laisse ces organisations s’expliquer sur les raisons qui les ont amenées à sacrifier une partie du statut de milliers de collaborateurs du Groupe (en particulier dans le monde GMF) sur l’autel de leur société mutualiste et de leurs intérêts particuliers. Et pourquoi ils ont refusé systématiquement, et dans tous les CHSCT du groupe, de recourir à des expertises sur la modification des conditions de travail apportée par les projets d’accord (seul le CHSCT du site GMF de Saran a pu recourir à une expertise ; expertise qui a révélé des risques psycho-sociaux potentiels). Ont-ils seulement oublié qu’ils sont les représentants des salariés ?
La CFE-CGC continuera, quant à elle, d’être à l’écoute des salariés et de leur volonté.
La CFE-CGC tient à poursuivre le dialogue avec la direction et souhaite ardemment que ce dialogue ne soit pas rompu.
La CFE-CGC saura toutefois prendre ses responsabilités si la voix des salariés n’était pas suffisamment entendue. Elle en tirerait alors toutes les conséquences et donnerait suite aux appels des salariés d’APJ et de DAS.
Par ailleurs, la CFE-CGC lance à nouveau un appel à la direction et demande qu’une véritable démarche collaborative soit mise en place afin que les collaborateurs puissent participer activement aux réflexions sur l’évolution de leur métier et bénéficier d’un accompagnement sur les changements induits par l’arrivée de la robotisation et de l’Intelligence Artificielle.
Car il s’agit là de l’organisation du travail de demain.