Covéa PJ – Projet CAPTEN

REORGANISATION CAPTEN

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Le projet CAPTEN concerne le PRC (ou Pôle Relation-Client) et s’accompagne d’une refonte des fiches d’organisation.

Sur le fond du projet, la mutualisation des flux de l’Information Juridique et de la Gestion des Litiges ainsi que la convergence des dominantes ne sont pas envisagées sans crainte de notre part.

En effet, la multitude de contrats va nécessiter une appropriation et une montée en connaissance qui vont prendre du temps. De plus, la polyvalence pourrait à terme faire perdre en technicité et irait donc à l’inverse du but recherché à savoir l’excellence de la relation client et l’expertise juridique.

Sur le décloisonnement – avec la création d’équipes mixtes IJ/GL – il convient d’être vigilant sur la charge de travail car « jongler » quotidiennement entre l’IJ et la GL n’est pas un exercice aisé et peut se révéler intellectuellement usant.

Par ailleurs, sous couvert d’opportunité de mobilités entre les équipes, il est également prévu un parcours collaborateur qui débuterait à l’IJ pour ensuite évoluer vers la Gestion des Litiges ou le mixte. Comme nous avons eu l’occasion de le souligner à maintes reprises, et même si ce parcours ne sera pas obligatoire, l’IJ et la GL sont deux métiers différents en termes de charge mentale, d’organisation, de gestion du stress… avec une formation différente à ces 2 métiers.

Il est par ailleurs essentiel de ne pas dévaloriser le métier de juriste d’information juridique : il ne s’agit pas d’une « activité » qu’on peut aisément traitée en surplus de son métier de juriste en gestion des litiges. L’information juridique requiert de véritables compétences distinctes de celles d’autres métiers du droit.  Et c’est encore là une illustration du problème, déjà évoqué, de la qualité.

Nous pouvons, en effet, craindre une baisse de la qualité entendue au sens de l’expertise et des compétences. Dans un premier temps, cela s’avérera certainement indolore au niveau de la satisfaction client. Cependant, à moyen ou plus long terme, la moins bonne maîtrise des aspects techniques risque fortement d’impacter la qualité au sens de la relation client.

A la CFE-CGC, nous avons également souhaité évoquer deux autres points qui gravitent autour de ce projet :

1° La culture du chiffre et de la performance : le calcul, la quantification se substituent de plus en plus souvent à l’interprétation et à la qualification pourtant si inhérentes aux métiers du droit. Pour la CFE-CGC, il est plus qu’urgent de s’affranchir des seules mathématiques pour organiser le travail et les équipes. Ce type de réorganisation nous ramène trop souvent à une logique de rationalisation des tâches et des temps. Or, nous sommes bien dans le cadre d’activités qu’on ne peut pas perpétuellement décomposer dans des cases ou des cellules d’un fichier informatique.
Bien que les legal tech soient à la mode, la Protection Juridique ne peut pas se gérer à la manière d’un algorithme !

2° Il a été évoqué un éventuel travail en flex-office du fait du développement du télétravail à 50%. Sur ce point, la CFE-CGC ne peut que renouveler ses craintes quant à une déshumanisation de l’entreprise et le sentiment d’être interchangeable.